« UN POUVOIR INVISIBLE, Les mafias et la société démocratique XIXème – XXIème siècle », de Jacques de Saint Victor
DÉFINITIONS
Principales mafias concernées : Cosa Nostra Sicile / Camorra napolitaine Campanie / ‘NDrangheta calabraise nées globalement au XIXè s mais aussi russe, albanaise p 283…etc… En collaborration pour se partager les territoires ou en guerre selon les moments et les lieux p 241
Différence entre mafias et banditisme : les serments, « hommes d’honneur », l’organisation (la Coupole) p 72, le contrôle strict du territoire, l’aide aux familles des prisonniers. Illégalité dans la légalité déclaration de Lucky Luciano p 185
Les réseaux mafieux : liens avec le monde judiciaire, la police, les entrepreneurs, évidemment les médias et même l’Eglise, aucun de ces milieux n’étant homogène. Les « comités d’affaires » pour créér des barrières invisibles à la libre concurrence. Ponctuellement avec certaines loges maçonniques (ex loge P2, années 1970/80 p 210/211 ou en Calabre p 222).
Lien avec la politique : contrôle des votes p 162 Démocratie Chrétienne des années 1950 aux années 1990,puis Forza Italia de Berlusconi p 287/288 289 affaire de la French Connection p 190/192
Des mafias avec du prestige (emplois, ascension sociale, impunité) contre l’Etat Providence p175/176, qui savent se rendre utiles : la Sicile dans les années 1943 /48, p 149/150 où la lutte contre le communisme était prioritaire pour l’état italien et les USA.
Une mafia qui a changé : à côté des tueurs, on a des boss mafiosis éduqués, dans toutes les couches de la bourgeoisie p 305 ex milieu médical Bourgeoisie mafieuse p 286
Des contours flous : entrepreneurs soumis, complices ou carrément mafieux p 306/307
LES MAFIAS QUI PROSPÈRENT A L’OMBRE DU NÉO-LIBÉRALISME : « LA MONDIALISATION HEUREUSE OU LE TRIOMPHE DE L’ESPRIT PRÉDATEUR »
lire p 263 – Le refus du communisme (avec nuance p 310): idéal collectif de solidarité face à stratégie d’enrichissement individualiste et illégal p 175/176
La mafia profitant des privatisations et libéralisations p 235 libéralisation dans le foot p 331 la meilleure protection ne serait-elle pas l’ultravisibilité ? P 332
Sicile au XIXè
Ex historique : fin de l’URSS p 269/270, 274 importance capitale d’avoir les bonnes informations p 275 contrôle des banques p 275 pratique de la pyramide de Ponzi années 1990 finance mafieuse des économies de l’Est. Résultats catastrophiques pour populations p 277 demande de retour d’état p 312
La complicité des grandes entreprises p 311
Les paradis fiscaux et le secret bancaire : opacité juridique facteur très favorable mondialisation néo-libérale p 197 323 Impuissance des contrôles actuels p 337/338
CONCLUSION : CAPITALISME SAUVAGE ET MAFIAS UNE MÊME LOGIQUE DE PRÉDATION
Distinction entre capitalisme traditionnel (destructeur mais aussi créateur de richesses qui profitent à terme à la collectivité) et prédation mafieuse, profitant seulement à la mafia ; mais dérive avec le capitalisme financier Goldman Sachs
La criminalité en col blanc et la criminalité qui s’embourgeoise tendent de plus en plus à se confondre En commun entre les mafias et les élites politiques et sociales adeptes du néolibéralisme : l’esprit prédateur, l’égoïsme rapace, le cynisme paroles du camorriste sur l’eau polluée par la Camorra près de Naples (« Qu’est que tu t’en fous, nous on boit de l’eau minérale ? »). Science politique anglo-saxonne parle maintenant d’ Etat prédateur par la confusion entre le monde de la finance et celui du pouvoir p 350/351
COMMENTAIRES PERSONNELS SUR LE LIVRE
St Victor dit que le phénomène mafieux n’est pas consubstantiel à la démocratie et pas davantage au capitalisme mais qu’il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l’un et de l’autre. Pour moi, il est un moteur de la globalisation néo libérale et pas seulement un profiteur des conséquences.
Normalement, opposition mafia avec le secret, l’opacité, et la croyance à « la concurrence libre et non faussée ». Or, délits d’initiés sont au cœur du système, c’est en dehors de la transparence démocratique que les riches font le mieux avancer leurs intérêts. Oui, il y a des complots et des comploteurs !
Elite néolibérale et mafias marchent main dans la main pour la drogue (cocaïne notamment)et la prostitution. Elites clientes
Absence de crimes à un haut niveau n’est paradoxalement pas un bon signe : la mafia a ce qu’elle veut. Manque de courage politique des dirigeants
Pourtant lutte contre la mafia a toujours existé (juge Giovanni Falcone) et arrestations en juillet de 115 mafieux à Rome et en Calabre. De même implication de Berlusconi…